Publié le 14 mars 2025
En 2025, l'Académie des sciences a élu 18 nouveaux membres. Fait remarquable : 10 d'entre eux sont des femmes !
Une avancée significative dans un milieu où les inégalités de genre persistent encore aujourd'hui.
Ces chercheuses, reconnues mondialement pour leurs travaux, ouvrent la voie à une meilleure parité dans les sciences. Leurs contributions dans des domaines aussi variés que l'astrophysique, la climatologie, la cryptographie ou encore la biologie montrent à quel point les femmes ont toute leur place dans les plus hautes sphères de la recherche scientifique.
Cette élection intervient dans un contexte où la question de la sous-représentation des femmes en sciences est de plus en plus débattue. En 2024, seulement 52 femmes siégeaient à l'Académie des sciences sur 280 membres. Mais la tendance commence à s'inverser, et l'Académie réaffirme son engagement pour une science plus inclusive et équitable.
Yasmine Belkaid
Immunologiste de renom, elle étudie l'interaction entre le microbiote, la nutrition et le système immunitaire. Directrice générale de l'Institut Pasteur, elle a également fondé un institut majeur aux États-Unis dédié aux maladies infectieuses. Ses recherches sont essentielles pour comprendre les défenses de l'organisme face aux infections.
Stéphanie Debette
Spécialiste des maladies vasculaires cérébrales, elle dirige l'Institut du cerveau et de la moelle épinière. Épidémiologiste reconnue, elle a dirigé plusieurs laboratoires de recherche en santé publique et a reçu en 2024 le prestigieux Grand Prix Inserm pour ses travaux sur les pathologies cérébrales.
Aleksandra Walczak
Biophysicienne et experte en modélisation, elle applique des méthodes quantitatives aux sciences du vivant. Directrice de recherche au CNRS et au Laboratoire de physique théorique de l'ENS Paris, elle développe des algorithmes avancés pour analyser des données complexes en biologie. Son travail lui a valu la médaille d'argent du CNRS en 2024.
Claude Grison
Chimiste spécialisée en écocatalyse, elle a mis au point une méthode innovante pour dépolluer les sols et l'eau grâce aux plantes. En récupérant les métaux absorbés par ces végétaux, elle parvient à les réutiliser pour créer des médicaments et des cosmétiques. Récompensée par la médaille de l'innovation du CNRS et le prix de l'inventeur européen, elle incarne l'alliance entre science et écologie.
Valérie Masson-Delmotte
Climatologue et figure majeure du GIEC, elle a co-dirigé les rapports scientifiques les plus influents sur le réchauffement climatique. Chercheuse au CEA, elle est aussi engagée dans la vulgarisation scientifique à travers des livres accessibles au grand public. Son influence mondiale a été reconnue par le magazine Time, qui l'a classée parmi les 100 personnalités les plus influentes en 2022.
Florence Gazeau
Physicienne spécialisée dans la nanomédecine, elle utilise des nanoparticules pour des applications médicales novatrices. Ses recherches au laboratoire "Matière et systèmes complexes" de l'Université Paris Cité portent notamment sur le nanomagnétisme, une technologie prometteuse pour le traitement du cancer. Elle a été récompensée par la médaille d'argent du CNRS.
Purificación López-García
Biologiste et directrice de recherche au CNRS, elle est une référence mondiale dans l'étude des formes de vie extrêmes et l'évolution des espèces. Ses travaux permettent de mieux comprendre l'origine et la diversité du vivant, notamment dans des environnements inhospitaliers comme les sources hydrothermales.
Karine Chemla
Historienne des mathématiques, elle est spécialiste des traditions mathématiques chinoises et de leur transmission. Directrice de recherche au CNRS, elle a dirigé d'importants travaux sur l'histoire des sciences et a contribué à des éditions critiques bilingues d'ouvrages fondateurs. Lauréate de plusieurs prix, elle joue un rôle clé dans la compréhension des évolutions scientifiques à travers le temps.
Anne-Marie Kermarrec
Informaticienne de premier plan, elle est spécialisée dans les algorithmes distribués et l'apprentissage automatique. Professeure à l'École polytechnique fédérale de Lausanne et directrice de recherche à Inria, elle milite activement pour la reconnaissance des femmes dans l'informatique. Elle est aussi l'autrice du livre Numérique, compter avec les femmes.
Anne Canteaut
Cryptographe renommée, elle s'est distinguée par ses travaux sur la sécurité des systèmes informatiques et la protection des communications. Ancienne directrice de recherche à Inria, elle a reçu le prix Irène Joliot-Curie en 2023 dans la catégorie "Femme scientifique de l'année".
Ces nominations sont un signal fort envoyé par l'Académie des sciences. Elles témoignent d'une volonté de favoriser une meilleure représentativité des femmes dans le domaine scientifique, un secteur historiquement dominé par les hommes.
Depuis sa création en 1666, l'Académie des sciences est longtemps restée fermée aux femmes. Il a fallu attendre 1979 pour voir la première académicienne, la mathématicienne Yvonne Choquet-Bruhat, y faire son entrée. Et en 359 ans, seule une femme avant Françoise Combes a occupé la présidence de cette prestigieuse institution.
Malgré les avancées, les femmes restent sous-représentées dans la recherche scientifique :
📉 Seulement 28% des chercheurs dans le monde sont des femmes.
📉 En France, 26% des professeurs d'université en sciences et ingénierie sont des femmes.
📉 Moins de 3% des Prix Nobel scientifiques ont été décernés à des femmes.
L'élection de ces 10 scientifiques talentueuses démontre qu'il est possible d'accélérer la parité et d'encourager plus de jeunes filles à embrasser des carrières scientifiques.
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