Publié le 24 juillet 2018
"J'ai toujours aimé ça : être dans la technique." Cécile, Docteur en Physique des Matériaux et ingénieure R&D pour Schneider Electric depuis 20 ans, a répondu aux questions de Martine Maître, vice-déléguée régionale Elles Bougent en Rhônes-Alpes. Découvrez le portrait de cette marraine passionnée par son métier !
« J'ai toujours aimé ça : être dans la technique, c'est comprendre comment ça marche, comment c'est fait, à quoi ça sert, trouver des pistes d'amélioration… ». C'est ainsi que Cécile résume sa passion.
Avec son bac C en poche (aujourd'hui bac S), elle entre dans l'Ecole d'Ingénieurs Nationale en Sciences Appliquées, à l'INSA de Lyon. Ce qui lui plaît alors ? Les travaux pratiques et les projets de groupe ! Cécile expérimente la pratique de l'atelier avec les fraiseuses, les tours, les machines à commandes numériques… Des expériences et apprentissages, qui ont conforté son choix d'orientation, même si c'est un parcours qu'une minorité de filles envisage (environ 1/3 de la promotion en Physique et Matériaux).
Les stages et autres jobs d'été lui font découvrir un monde professionnel où, globalement et dans un milieu industriel technique, les filles se font rares… Qu'importe, Cécile ajoute une spécialisation à son diplôme d'ingénieur : un doctorat de l'Ecole des Mines de Paris mené dans le cadre d'un projet de recherche Européen : « comprendre l'origine des défauts observés en surface de films plastiques lors de leur fabrication par procédé d'extrusion-soufflage ». A priori, plutôt hard comme problématique…
Ce fut pour Cécile une opportunité formidable de rencontres avec des spécialistes d'autres métiers, des compagnies étrangères, des univers de travail différents, tous tournés vers un projet commun : quand la technique et la formation d'ingénieure ouvre des portes sur le monde !
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Revenons au défaut d'extrusion… un mot technique pour un sujet passionnant ! Ce défaut de fabrication provoque l'opacité des films plastiques destinés aux serres agricoles. Comprendre pourquoi et comment se produit le phénomène, travailler avec les chimistes fabricant du matériau polymère pour analyser sa composition macromoléculaire, réfléchir avec le fabricant des machines pour comprendre l'influence des paramètres physiques du cycle de production, caractériser par des méthodes de laboratoire les échantillons, modéliser numériquement les phénomènes thermo-mécaniques pour mieux les comprendre… C'est ça aimer la technique !
« Comprendre, analyser, déduire, tenter et proposer des solutions alternatives… c'est ce qui me plait dans la technique et m'a toujours plu », confie Cécile, qui a fait le choix de carrière de rester dans ce domaine… depuis 20 ans !
Si le mot « extrusion » peut, a priori, rebuter, savez-vous qu'une technicienne peut aussi se pencher sur la formation et le comportement d'une bulle de savon ?… Technicienne et poète !
A la question : si tu n'avais pas été ingénieure R&D chez Schneider Electric, qu'aurais-tu aimé faire ? Cécile répond : « J'aurais sans doute aimé être dans un domaine lié au médical, directement au service des gens, pour étudier de nouveaux procédés, de nouvelles méthodes… Bref, faire de la technique, non pas dans le milieu industriel, mais dans le milieu médical ».
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En tant que marraine, Cécile rencontre un grand nombre de jeunes gens et témoigne de son expérience, de son parcours. Les questions qui lui sont posées sont souvent les mêmes : « Etre ingénieure, qu'est-ce que ça veut dire ? C'est quoi exactement le métier d'ingénieure ? »
La méconnaissance de la variété des métiers techniques et les idées préconçues véhiculées encore aujourd'hui sont, selon elle, à l'origine des difficultés pour les jeunes filles à se positionner sur des métiers techniques ou scientifiques. D'où l'intérêt de rencontrer les jeunes femmes et questionner, témoigner, faire visiter des sites industriels pour les sensibiliser.
L'ère est aujourd'hui au digital. Chez Schneider Electric, les produits et solutions évoluent au profit de la donnée : soft embarqué sur les produits, nouvelles applications de l'Internet des Objets, de la gestion de l'énergie… Autant de métiers qui s'appuient sur de nouvelles compétences techniques.
Nouveaux espaces, nouveaux métiers, où les femmes ont toute leur place ! Oui, à condition de leur faire connaître, suffisamment tôt dans leur choix d'orientation, l'éventail des différentes métiers regroupés sous le label « Technique » ou « Ingénieure , ainsi que les possibilités et opportunités de ces filières. C'est bien l'engagement de « Elles Bougent » !
Par Martine Maître, vice-déléguée régionale Elles Bougent en Rhône-Alpes