Rencontre avec Agnès Volpi, déléguée Elles bougent en Lorraine

Publié le 24 juin 2016

Professeure de mathématiques à l'ESSTIN très impliquée dans la promotion de l'égalité entre femmes et hommes, Agnès Volpi s'est engagée aux côtés d'Elles bougent depuis les débuts de l'association.

Nommée déléguée Elles bougent en Lorraine en 2013 et multipliant les actions dans sa région depuis, elle s'apprête maintenant à passer le relais.

En attendant, elle nous raconte son aventure Elles bougent...

Attirer plus de jeunes filles, un objectif devenu stratégique pour les écoles d'ingénieurs mais pas seulement...

En 1998, j'ai participé à une réflexion sur le sujet de l'égalité femmes-hommes pour la CDEFI. L'accès des jeunes filles aux études  scientifiques n'était pas une priorité des écoles d'ingénieurs il y a 15 ans. Aujourd'hui, sous l'impulsion des entreprises qui souhaitent recruter davantage de diplômées, elles en ont fait un objectif stratégique.

Je me suis très vite intéressée aux objectifs et premières actions d'Elles bougent, et j'ai souhaité que l'ESSTIN adhère. Les actions inter-écoles permettent de faire bouger les lignes, mais après une évolution progressive des effectifs féminins, on observe depuis 2011-2012 une difficulté à franchir de nouveaux paliers. Un constat partagé par de nombreuses écoles. L'ESSTIN compte 17% d'étudiantes depuis plusieurs années. Nos campus au Cameroun et au Maroc font bien mieux, avec respectivement 30% et 50% des promotions !

Comment améliorer cette situation ? Il faut déconstruire les stéréotypes qui empêchent encore les jeunes filles de se projeter dans les filières d'avenir comme le numérique ou l'industrie et dans les carrières d'ingénierie et de direction.

Nous devons convaincre les jeunes collégiennes et lycéennes, certes, mais aussi leurs parents, leurs professeurs, les chefs d'établissements, les conseillers d'orientation... Toute la société a à y gagner !

10 ans d'actions, et autant de bons souvenirs !

Au cours des dix dernières années, j'ai participé à de multiples rencontres avec des collégiennes et des lycéennes. Ce sont ces moments d'échange et de partage qui m'ont laissé les souvenirs les plus marquants. L'un de mes plus beaux souvenirs parmi les grandes opérations que nous avons organisées : le 1er Rallye de l'Écomobilité en 2007.

Une première partie en avion entre Paris et Lyon, avec un équipage 100% féminin, puis le TGV pour relier Marseille : autant d'occasions d'échanges entre des marraines et 60 étudiantes d'écoles d'ingénieurs réparties en petits groupes, avec même des simulations d'entretiens d'embauche. Sur place, nous avons découvert la ville avec tous les moyens de locomotion possibles, du tramway en passant par la trottinette. Ce rallye a été une expérience extraordinaire !

rallye-ecomobilit-mashup

J'ai pu rencontrer des ingénieures dont je n'imaginais pas l'implication dans la cause de l'égalité entre femmes et hommes, généreuses, volontaires, transmettant des valeurs d'éthique et de responsabilité aux jeunes filles. De leur côté, celles-ci ont créé une véritable communauté d'étudiantes venues d'écoles et de milieux très différents. La dimension développement durable du projet s'est ainsi enrichie d'une dimension sociale, toute aussi importante.

J'ai échangé récemment avec une étudiante de Polytech Annecy-Chambéry qui avait assisté quelques années auparavant à une de nos manifestations et qui voulait en organiser à son tour, avec d'autres membres de sa promotion. Elle avait déjà invité des anciennes à témoigner lors des journées portes ouvertes de son école, une initiative qui avait remporté un franc succès. À l'image de cette jeune fille, des étudiantes demandent régulièrement à s'engager dans l'association : c'est signe d'un passage de relais prometteur, avec la prise en main des ambitions d'Elles bougent par ses premières bénéficiaires.

 

Gilles Marchand
Article issu du Grand livre des 10 ans d'Elles bougent

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