La maison pour la science s'engage pour les jeunes en région Centre Val de Loire

Publié le 14 septembre 2017

Animées par le désir commun de lever les stéréotypes et de participer à la féminisation des filières techniques et scientifiques, la délégation régionale d'Elles bougent a rencontré la direction de La Maison pour la Science en Centre-Val de Loire, le 20 juillet.

La Maison pour la science s'engage avec Elles Bougent en Centre Val-de-Loire

Evelyne Bois, directrice de la Maison pour la Science, témoigne de son engagement.

Evelyne, quel est ton parcours ?

Après un doctorat en Biologie sur des relations insectes-champignons-conifères obtenu en 1996 puis une année de post-doctorat en Belgique, je suis recrutée en 2001 comme maitresse de conférences en biologie à l'université d'Orléans. En 2017, je suis nommée directrice de la Maison pour la science en centre Val de Loire.

Mon travail consiste d'une part à enseigner les sciences de la vie et de la terre à des étudiants de Master qui souhaitent être professeurs des écoles, d'autre part à faire de la recherche en éducation sur les pratiques enseignantes et sur les représentations des élèves sur les économies d'énergie. En tant que directrice de la Maison pour la science, je coordonne et organise le travail de plusieurs personnes, je cherche de nouveaux partenaires industriels et je construis des formations en lien avec la recherche scientifique pour les professeur.es des écoles et des collèges.

Comment fonctionne une maison pour la science ?

La Maison pour la science est un lieu de formation qui permet la rencontre et le partage entre le milieu enseignant et le milieu de la recherche : les femmes y sont bien représentées, tant chez les formatrices que chez les chercheuses. Nous cherchons également à développer des liens avec les entreprises pour que les enseignant.es aient une meilleure connaissance des entreprises, mais également pour développer du mécénat. Donc si votre entreprise est intéressée par la formation des enseignant.es qui enseignent à vos enfants, contactez nous !

Pourquoi s'engager avec Elles Bougent ?

C'est une évidence pour moi, il y a trop peu d'étudiantes dans les études scientifiques supérieures et il est souvent difficile de faire sa place en tant que femme à l'université car « nous pourrions avoir des projets personnels, comme avoir des enfants… », ce qui semble pour certains incompatibles avec une carrière !

De plus, j'enseigne la plupart du temps à de jeunes femmes qui n'aiment pas les sciences suite à de mauvais souvenirs pendant leurs études. Je veux qu'elles se réconcilient avec les sciences, qu'elles se rendent compte que les sciences sont accessibles et qu'elles pourront les enseigner à des élèves de l'école. J'essaie de développer leur curiosité, leur esprit critique…et je crois que j'y arrive !

As-tu une anecdote à nous raconter au sujet de la mixité ?

Alors que j'enseignais la génétique au collège, j'interroge une élève sur les gènes et les allèles liés aux groupes sanguins, elle me répond « je ne sais pas Madame, ça n'est pas grave, moi je veux être coiffeuse, si je ne comprends pas, mon mari lui il comprendra ». J'avoue avoir été déstabilisée par cette réponse car la culture générale de cette élève n'était pas un argument suffisant pour qu'elle s'implique dans mon cours. Je me suis dit qu'il fallait vraiment susciter la curiosité des élèves, quel que soit leur futur métier, combattre l'autocensure et les aider à comprendre le monde qui les entoure.

Quelle est ta vision de la place des femmes dans les filières scientifiques et techniques ? Comment aimerais-tu que cela change et qu'est-ce que tu préconiserais pour améliorer les choses ?

En fonction des filières, la place des femmes est différente me semble-t-il, il y en a plus en biologie qu'en physique-chimie, mathématiques ou dans les filières technologiques J'aimerais qu'il y ait la parité dans toutes les filières autant parmi les enseignant.es que parmi les étudiants. J'aimerais aussi que le décrochage entre le nombre de bachelières et leur engagement dans les filières supérieures scientifique se réduise. Pour cela, il faut vraiment changer le regard des recruteurs et des élèves ! « tous les métiers sont mixtes ».

Quel message souhaiterais-tu faire passer aux collégiennes et lycéennes qui hésitent sur leur orientation ?

Faites ce que vous avez envie de faire, allez au bout de vos envies, ne vous limitez pas, tout est possible !

Vos commentaires

Sabine LUNEL-SUZANNE, le 15 septembre 2017 à 07h59

Tres bel interview. Merci à la MAIson pour les Sciences, et merci à la Délégation Cebtre Val de Loire.


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