25 réseaux féminins appellent le gouvernement à agir pour la mixité

Publié le 30 juin 2016

25 réseaux féminins appellent le gouvernement à agir pour la mixité

À l'occasion du 1er salon VivaTech Paris, Elles bougent et 24 autres réseaux féminins lancent un appel au gouvernement pour agir concrètement en faveur de la mixité dans les secteurs du numérique et de la technologie.

Voici la tribune publiée dans Les Echos  :

Il est urgent de renforcer la présence des femmes dans la tech

Hier, elles s'appelaient Ada, Grace, Anita... Elles ? Ce sont les pionnières du numérique. Beaucoup l'ignorent, mais c'est une femme qui au XIXe siècle a créé le premier programme informatique : Ada Lovelace. Encore une femme, Grace Hopper, qui, en 1959, a conçu le premier langage de programmation. Toujours une femme, Anita Borg, qui, dans les années 1980, a imaginé un système permettant d'analyser des systèmes mémoriels à haute vitesse et qui a fait partie des premières utilisatrices actives du courriel. Mais, depuis les années 1970-1980, l'industrie du matériel et du logiciel informatique est devenue une affaire d'hommes, dont les femmes sont progressivement écartées.

Aujourd'hui, la proportion d'étudiantes dans les filières du numérique est inférieure à 15 % ne cesse de diminuer, alors même que ce sont les diplômés de cette spécialisation qui bénéficient des meilleures conditions d'insertion sur le marché du travail avec 79 % de diplômés informatique en CDI (contre une moyenne de 50 % pour tous les diplômés en France).

Aujourd'hui, les données issues du Syntec Numérique confirment que les femmes restent sous-représentées dans le secteur du numérique, où elles ne représentent que 27,1 % des effectifs (fonctions support comprises) alors même que, cela a été démontré, une présence accrue des femmes dans le numérique pourrait augmenter de 9 milliards le PNB de l'Union européenne chaque année !

Aujourd'hui, les difficultés rencontrées par VivaTechnology pour mobiliser des femmes dans le numérique confirment ce constat de façon évidente. En effet, cette manifestation phare qui se tient à Paris du 30 juin au 2 juillet 2016 pour réunir des start-up et des grandes entreprises autour de l'innovation technologique a engagé un effort important pour accueillir des femmes, engagement confirmé par l'organisation d'une série de conférences sur ce sujet en partenariat avec le Women's Forum. Toutefois, les organisateurs interpellent à juste titre sur ce sujet : « Est-ce si difficile d'écouter des femmes dans une conférence high-tech ? ». Hélas, la réponse aujourd'hui est encore oui.

Mais nous refusons de nous résigner ! Nous refusons d'accepter cet état de fait. Il est temps, il est urgent d'agir, de réagir. Il est temps de réconcilier les jeunes filles et les jeunes femmes avec des formations qu'elles ne choisissent pas, souvent par ignorance, ou en raison de stéréotypes liés à ces métiers.


De nombreuses initiatives ont déjà été lancées par les associations et réseaux de femmes, les entreprises engagées pour la mixité, les écoles et les universités, les pouvoirs publics... mais les progrès restent insuffisants. C'est pourquoi nous invitons le gouvernement à engager une action décisive sur ce sujet. Une action qui, parce qu'elle engage la puissance publique, ainsi qu'une pluralité d'acteurs représentatifs et en particulier des réseaux féminins tels que ceux que nous représentons, permettra aux femmes de contribuer également aux développements futurs dans le numérique !


Catherine Ladousse
, cofondatrice et présidente du Cercle InterElles
Thaima Samman, co-fondatrice et présidente de European Network for Women in Leadership
Claudine Schmuck, présidente du groupe Informatique et Télécom Sciences Po Alumni, membre du G9+

» Lire la tribune complète sur le site LesEchos.fr


Avec le soutien de :

Mansour Zoberi, président de l'Association française des managers de la diversité. Anne Guillaumat de Blignières, présidente d'Alter Egales. Véronique Pierron-Bohnes, présidente de la commission femmes et physique de la Société française de physique. Agnès Crepet, Ellène Dijoux, Amira Lakhal, dirigeantes de Duchess France. Marie-Sophie Pawlak, fondatrice et présidente d'Elles bougent. Fatiha Gas, directrice du réseau Elles@ESIEA. Brigitte Longuet, présidente et Agnès Bricard présidente fondatrice de la Fédération des femmes administrateurs. Agnès Fourcade et Florence Richardson, co-présidentes de Femmes business angels. Véronique di Benedetto, présidente de Femmes du numérique, commission du Syntec Numerique Laurence Broze, présidente de Femmes et mathématiques. Sylvaine Turck-Chièze, présidente de Femmes et sciences. Aline Aubertin, présidente de Femmes ingénieurs, vice-présidente du Cercle InterElles. Isabelle Job-Bazille, et Delphine Maisonneuve co-présidentes de Financielles. Clarisse Reille, présidente de Grandes écoles au Féminin. Marie-Amélie Frere, co-présidente de Girlz in web. Isabella Lenarduzzi, fondatrice et directrice de JUMP. Marie-Christine Oghly, présidente de « Les femmes de l'économie » et secrétaire générale Femmes chefs d'entreprise. Frédérique Clavel, fondatrice et présidente du réseau Les Pionnières. Pascale Bracq, présidente du groupe Femme et société de Sciences Po Alumni. Emmanuelle Larroque, fondatrice et directrice de Social Buider, porteur du programme Jeunes femmes du numérique. Isabelle Blin, présidente de SupplémentdElles. Marlène Da Silva, présidente d'honneur de Synergies pour la mixité de l'EPITA. Valérie Tandeau de Marsac, fondatrice et présidente de Voxfemina. Emmanuelle Duez, présidente de Women'Up


Pour aller plus loin :

» Résultats d'enquête : Quelle place pour les femmes, aujourd'hui et demain, dans l'industrie, la technologie et l'innovation ?
» Mixité dans les filières scientifiques et techniques : des progrès à confirmer

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