Publié le 25 mai 2025

Face à la réindustrialisation, à la transition écologique et à la transformation numérique, la France manque de talents scientifiques et techniques pour répondre aux défis actuels. Dans un nouveau rapport structurant, l'Institut Montaigne appelle à une mobilisation collective afin de former davantage de profils scientifiques d'ici 2035.
Le constat est clair : la France ne forme pas suffisamment d'ingénieurs et de techniciens pour faire face à l'évolution des besoins économiques et sociétaux. Il est nécessaire d'agir dès aujourd'hui pour revaloriser la culture scientifique, professionnaliser les formations, et ouvrir massivement l'accès à ces filières d'avenir.
L'analyse de l'Institut Montaigne rejoint de nombreuses recommandations que nous portons depuis des années. Le rapport met justement en avant l'importance de remettre à l'honneur la culture scientifique dès l'école, de former un tiers d'une classe d'âge aux métiers scientifiques, et de mieux reconnaître les filières techniques.
Il insiste également sur la nécessité de développer les formations de techniciens, un maillon essentiel et encore trop souvent négligé, notamment en matière de mixité.
Cependant, un aspect clé mérite d'être approfondi. Le rapport recommande de viser 40 % de jeunes femmes dans les écoles d'ingénieurs, mais sans détailler les moyens concrets pour y parvenir. Or, au regard des écarts actuels, il ne s'agit plus seulement de fixer un objectif : il faut mettre en œuvre une stratégie ambitieuse, dotée de leviers opérationnels et mesurables.
Aujourd'hui, les filles représentent à peine 15 % des effectifs en sciences de l'ingénieur au lycée. Pourtant, ces formations mènent à des métiers porteurs de sens, bien rémunérés, et indispensables à notre souveraineté économique et environnementale.
La mixité ne peut plus être considérée comme un enjeu secondaire. Elle doit être intégrée dès la conception des politiques de formation, comme un levier structurant d'efficacité et de transformation. Sans cela, les stratégies de développement des compétences resteront incomplètes.
Depuis près de 20 ans, Elles bougent mobilise un écosystème engagé composé de plus de 15 000 marraines et relais, 350 partenaires et 2 000 établissements. Ensemble, nous œuvrons pour faire émerger les vocations, déconstruire les stéréotypes et accompagner les jeunes filles vers des carrières scientifiques et techniques.
Pour répondre pleinement au défi des compétences, il est impératif de placer la question du genre au cœur des politiques publiques. Former plus, oui. Mais former mieux, et de manière inclusive.
Construisons ensemble une ingénierie à la hauteur des défis de demain.